dimanche 14 décembre 2008

La danse

La danse est une activité sociale encore très en vogue de nos jours. Ses temples sont essentiellement les « boites » ou « night clubs » où l’on se trémousse individuellement aux sons assourdissants de « musiques » commerciales. La « musique » est à peu près la même de New York à Hongkong et de Helsinki à Wellington. Seules diffèrent les contorsions des danseurs, non en fonction du lieu, mais plutôt en fonction de l’inspiration (et de la souplesse) de chacun.
Car en ce début de XXIème siècle, la musique est « mondiale » et chaque danseur (car les danses « modernes » sont unisexes et individuelles) peut donner libre cours à sa « créativité ». Avec plus ou moins de bonheur…
Il en va de ces activités festives comme du reste. Le marché, omnipuissant, en a pris le contrôle à son profit, et les « danseurs » ne sont plus que des consommateurs compulsifs de décibels produits par les départements « culture » des grandes firmes multinationales.
Il n’en fut pas toujours ainsi. Autrefois, la danse était une activité éminemment sociale qui contribuait puissamment à la solidarité communautaire. Les danseurs et danseuses évoluaient ensemble, selon des figures traditionnelles, et même quand ils dansaient en couples, ces couples effectuaient des figures collectives avec échanges momentanés de partenaires. La danse était alors une activité collective et communautaire fort différente des gesticulations autistes d’aujourd’hui.
Que sont devenus les branles, les caroles, les quadrilles, les rigodons et les sarabandes de nos ancêtres ? Tout juste sont parvenues jusqu’à nous les bourrées, les gavottes, les gigues et autres tarentelles qu’il faut encore décliner selon leurs terroirs et leurs innombrables versions traditionnelles. A ces danses rustiques, il convient d’ajouter les danses de classes, dites « de salon » mais bien vite diffusées et assimilées par les différents peuples.
Mais revenons aux origines de la danse, longtemps avant qu’elle fût récupérée par des firmes commerciales omnipuissantes.
La danse, disions nous, était une activité communautaire, et même une marque communautaire. On dansait pour se réjouir, pour se défouler collectivement après une longue journée de travail harassant passée aux moissons ou au défrichage, où à l’édification d’une maison pour un jeune couple récemment marié. Mais c’était aussi une façon de marquer sa différence avec la « tribu » d’à côté. De nos jours, il faudrait presque aller en Afrique pour trouver des survivances de cette vie communautaire. Pourtant, avec un tout petit peu d’imagination, on peut en retrouver les marques dans ce qu’ont pu sauver les amoureux de leur culture locale. Voyons par exemple ce que les « folkloristes » bretons ont pu sauver.
Il faut d’abord comprendre qu’on pratique aujourd’hui indifféremment partout en Bretagne tout ce que les « folkloristes » on pu récupérer. On danse aujourd’hui sans états d’âme la danse Plinn en pays Fisel ou la « gavotte des montagnes » sur le littoral. Autrefois, on était beaucoup plus jaloux de son expression locale, voire, osons le mot, « tribale ».
Regardons d’abord cet exemple de danse « folklorique » bretonne : Il s’agit de danses organisées et spontanées lors du grand concours de sonneurs de Gourin, dans le Morbihan :

Sur ces images, on constate qu’il y a presque plus de jeunes que de vieux, ce qui est de bon augure pour l’avenir de cette tradition. Mais surtout, on peut observer le style de cette danse. Tous les danseurs, hommes ou femmes, se tiennent étroitement par la main et exécutent exactement les mêmes pas. Ces pas n’ont pas grand sens aujourd’hui ; on dirait que les danseurs « piétinent » d’une certaine façon, pas très « gracieuse » apparemment. C’est oublier qu’autrefois cette danse avait une tout autre allure : Il s’agissait de paysans, lesquels étaient chaussés de sabots, de sabots de bois. Et ces piétinements presque silencieux du fait des « baskets » et autres escarpins légers des danseurs d’aujourd’hui, marquaient puissamment le rythme autrefois : Non seulement les sabots heurtaient bruyamment le sol, mais ils s’entrechoquaient (la mention « retour du pied droit vers le pied gauche », si elle n’est qu’une simple figure aujourd’hui, signifiait autrefois un véritable fracas de sabots qui, avec les heurts des sabots sur le sol à chaque piétinement, marquaient le rythme). Les musiciens jouaient la musique, et les paysans marquaient le rythme, se servant de leurs sabots comme les Espagnols des castagnettes. Aujourd’hui, la plupart de ces danses bretonnes s’effectuent sur un parquet de planches pour que le bruit des pas résonne mieux. On est quand même loin du bruit des sabots sur les aires de battage d’autrefois.
Mais ces paysans n’avaient pas toujours à leur disposition un couple de sonneurs (bombarde et cornemuse), aussi dansaient-ils volontiers au son du « Kan ha Diskan » (chant et « déchant ») où deux chanteurs, se tenant généralement par la taille pour être plus solidaires dans le rythme, se relaient pour produire ensemble une mélopée rapide et heurtée, sans reprise de souffle ni interruption, sur laquelle les danseurs et danseuses vont battre le rythme avec leurs sabots. En voici un exemple (le bruit des sabots en moins, faute de… sabots) :

Quiconque observe tout cela et se replace dans les conditions originelles voit bien qu’il s’agit là de danses tribales, « ethniques » même ! C’est la fièreté et l’émulation entre tous ces « terroirs » (en Europe on dit plutôt « terroir » que « tribu » ou « ethnie », tant nos variétés ethniques sont profondément enracinées alors qu’ailleurs, elle sont plutôt nomades) qui constitue notre substrat européen.
J’ai développé surtout autour de la Bretagne que je connais mieux, mais tout cela peut aussi s’observer ailleurs en France. Voyez par exemple cette danse du sabot originaire du massif central :

Mais au delà de ces danses purement tribales ou ethniques, il y a aussi les danses dites « de salon » dont certaines sont devenues localement de véritables institutions, surtout dans les grandes métropoles où les danses « ethniques » n’ont plus beaucoup de sens, étant donné la diversité de la population. Ainsi, certains « folklores » naquirent-ils spontanément dans certaines grandes villes : la valse à Vienne, le fado à Lisbonne, la polka et la mazurka à Varsovie, la java et le cancan à Paris et… le tango à Buenos Aires. Ce tango qui est sans doute la danse la plus sensuelle et dramatique qui ait jamais été imaginée, et qui pour cette raison a traversé les océans et est devenue internationale. Il existe une version « de salon » du tango, mais rien ne vaut l’original :

Il s’agit là d’un spectacle de rue, donc de « professionnels » mais ils ne font que broder un peu sur des pas on ne peut plus classiques, et qui s’apprennent :

Il est bien dommage que notre jeunesse aculturée ait presque totalement délaissé tout ce magnifique patrimoine. D’autres l’ont semble-t-il repéré, ce patrimoine et l’ont récupéré :

Etonnant, non ?

jeudi 11 décembre 2008

La "barbaresque"

Les bonnes recettes bien de chez nous de Tonton Alcuin
(ou l'"assimilation" bien comprise)

Le Pot de Bugeaud
Ou ragoût Pied-Noir


Ce plat français typique qui doit son nom au fameux - ou "fumeux" - général (qui n'a donc pas laissé son nom qu'à une casquette) nous vient des colons européens d'Algérie qui le rapportèrent dans leurs valises (qu'ils préférèrent, dit-on, à des cercueils) quand ils regagnèrent la "Métropole". C'est, dit-on, un des plats préfèrés des Français. On l'appelle aussi communément "barbaresque", d'après le nom de la semoule qui l'accompagne. Ainsi, lorsqu'on dit "On va se faire une bonne petite barbaresque", on entend un bon moment de convivialité gauloise autour de ce plat roboratif, et non quelque commerce charnel avec une jeune native d'Afrique du Nord.

Ingrédients:

Pour le ragoût:
- 1 livre de mouton (poitrine ou collier)
- 1 livre de courgettes
- 1 livre d'aubergines
- 1 livre de poivrons rouges et verts mélangés
- 1 livre de carottes
- 2 ou trois navets
- 1 gros oignon
- 2 gousses d'ail
- Quelques pruneaux d'Agens (de préference dénoyautés)
- 1 boite de pois chiches égoutés
- 1 boite de concentré de tomate
- 1 cuillérée à soupe de cumin en poudre
- 1 cuillérée à soupe de coriandre en poudre
- 2 cuillérée à soupe de piment doux en poudre
- 2 cubes de bouillon de viande (Boeuf ou volaille)

Pour les accompagnements:

- 1 Kg de semoule barbaresque (On en trouve dans le commerce sous le nom un peu ridicule de "couscous")

- Viandes à griller: Mouton (côtelettes, etc.), brochettes, poulet, etc.
- Saucisses constantinoises (On en trouve dans le commerce sous le nom oriental de "merguez")

- Coriandre fraîche et menthe fraîche, sel et poivre selon goût
- Purée Sarrasine (Purée de piment assez traitre, d'où son nom, qu'on trouve dans le commerce sous le nom exotique de "harissa")

Dans une marmite à pression:
Faire revenir le mouton dans un peu d'huile, puis remplir d'eau jusqu'au tiers. Fermer et laisser cuire un bon quart d'heure.
Ouvrir la marmite et ajouter carottes, navets et oignon coupés en morceaux. Laisser cuire à feu vif 10 mn, puis, rajouter les autres légumes coupés en morceaux de taille moyenne et tous les autres ingrédients. Fermer la marmite et laisser cuire 10mn à partir de la rotation de la soupape.

Griller les viandes et les saucisses à la poële ou sur à la braise.

Préparation de la semoule à laquelle on aura ajouté un peu de sel:
On peut la mettre dans un grand récipient, la recouvrir complètement d'eau bouillante, couvrir et laisser gonffler 3 ou 4 minutes, puis l'arroser d'un peu d'huile d'olive ou de beurre et séparer les grains à l'aide d'une fourchette. C'est rapide. Mais on obtiendra une semoule plus légère en cuisant à la vapeur la semoule préalblement mouillée (légèrement) à l'eau froide et égrenée avec un peu d'huile (recommencer deux fois l'opération).

Présenter séparément la semoule, le ragoût, les viandes grillées saupoudrées de coriandre fraîche et de menthe et la purée sarrasine. Les convives composeront leur assiette selon leur goût.
Bon appétit!!

La semaine prochaine:
Les croquettes de Saint-Jean-d'Acres
ou "délices des Templiers"
connues parfois sous le nom impropre de "falafels"

mardi 9 décembre 2008

E&R

E&R L’association d’Alain Soral, Égalité & Réconciliation, suscite de vifs débats dans le camp des « patriotes ». Même plus qu’à des débats, on assiste à de véritables déchaînements de haine et de mauvaise foi.

Que les orientations de cette association ou la personnalité de son leader ne plaisent pas à tout le monde, c’est bien compréhensible. On peut rester attaché à l’idée d’une Europe et d’une France « blanche » et voir d’un mauvais œil les appels du pied aux immigrés autour d’une idée de « nation » comprise au sens large. On peut aussi regretter un parti-pris pro-palestinien frisant parfois l’antisémitisme ainsi que la confiance excessive placée dans des personnages comme Chavez, Ahmadinedjad ou Poutine. On peut aussi critiquer un certain jacobinisme anti-régional, etc.

Cela ne saurait pourtant justifier certains excès de langage qui ne semblent avoir pour but que de diviser irrémédiablement le camp patriote. Rien n’est plus facile en effet que de repérer chez d’autres patriotes des options différentes, voire radicalement opposées aux nôtres sur des sujets importants. Pourtant, E&R, comme la plupart des mouvances patriotes, est pour l’arrêt de l’immigration et le renvoi des clandestins et des délinquants. Pour ce qu’il convient de faire avec ceux qui sont déjà « légalement » là, E&R est beaucoup moins radicale que d’autres et prône l’assimilation selon une « charte » nationale. Mais Soral n’exclut pas d’autres options:



Pour quiconque ne considère pas le combat patriotique comme un simple défouloir pour décharger ses excès d’adrénaline, mais comme la dernière chance, déjà bien mince, de sauver notre pays et son identité, se fâcher définitivement avec cette mouvance représentée par E&R et d’autres courants du FN et d’ailleurs serait catastrophique. Nous ne sommes pas si nombreux et si puissants que nous puissions nous payer le luxe de nous diviser et de refuser les appuis, d’où qu’ils viennent. Rêver d’une France purement blanche tandis que les « allogènes » continuent d’entrer au rythme de plusieurs centaines de milliers chaque année, c’est complètement surréaliste. Pour tous les patriotes lucides, la première des urgences, celle dont dépend notre survie et qui conditionne tout le reste, c’est l’ARRÊT de l’immigration. Une fois l’invasion stoppée, il conviendra alors de débattre de la suite et de décider qui peut rester et qui doit retourner dans son pays.

Aussi le dialogue doit-il rester ouvert entre toutes les sensibilités « patriotiques » sans jamais perdre de vue que nous sommes tous d’accord sur cette « première urgence vitale ». Si nous parvenions au pouvoir demain, l’arrêt quasi total de l’immigration, l’arrêt du regroupement familial, la réforme du code de la nationalité et l’expulsion des clandestins et des délinquants (au total plusieurs centaines de milliers de personnes), sans parler de l’abrogation de tout un tas de lois scélérates, de la remise à l’endroit de tout ce qui a été mis à l’envers pendant plus de trente ans et de la restauration de l’autorité de l’État, auront déjà largement de quoi nous occuper pendant près de cinq années, soit toute une législature. Il faut donc se mettre d’accord sur ce programme minimum à appliquer dans cette première législature. On verra la suite après. Toute surenchère prématurée doit être vue comme une tentative délibérée de division, comme un sabotage.

E&R a bien des défauts mais il est tout à fait injuste de prétendre, comme certains le font, qu’il n’y a pas de différence entre E&R et les partis du pouvoir (UMPS) sous prétexte qu’ils auraient la même vision universaliste et non « ethnique » de la nation. C’est d’abord très exagéré, mais surtout aucun parti de l’ »établissement » n’appelle à l’arrêt de l’immigration et du regroupement familial comme le fait E&R sans ambiguïté. Au contraire ! ! Les partis du pouvoir prévoient de favoriser (discrètement) l’entrée de plusieurs millions de nouveaux immigrés en France (on parle de 65 à 100 millions d’immigrés supplémentaires en Europe), tout en faisant semblant d’en expulser quelques uns (25000 par an, principalement des Tziganes d’Europe de l’Est qui reviendront sans problèmes dans quelques mois) pour abuser les naïfs.

Donc, quelle que soit par ailleurs l’étendue de nos divergences avec E&R, nous devons les considérer comme des alliés, au moins pour les premières phases cruciales du sauvetage de notre malheureux pays. Débattons calmement, mais restons « en famille » si nous voulons avoir quelque chance de sauver ce qui peut encore l’être et travaillons ensemble chaque fois que possible Une politique du « tout ou rien » serait proprement suicidaire.