lundi 14 juillet 2008

Vae victis

1945 a vu le naufrage de l'Europe. Et quand je parle de naufrage, je ne pense pas tant aux terribles destructions et aux millions de victimes. Non! Je pense surtout à son naufrage spirituel, aux conséquences morales de ce cataclysme.
En 1945, il y a trois vainqueurs: Les Etats unis, l'Union Soviétique et la Grande Bretagne (encore que cette dernière soit plutôt "invaincue" que vraiment victorieuse; qu'aurait-elle pu faire sans les deux autres!). Tous les autres furent vaincus: Français, Polonais, Tchèques, Neerlandais, Danois, Suédois, Norvégiens, Lettons, etc. furent anéantis presque sans résistance par l'Allemagne nazie; laquelle fut à son tour anéantie avec ses alliés par les USA et l'URSS.
Des peuples vaincus et honteux: Honte d'avoir subi une cuisante défaite et une peu glorieuse collaboration avec l'occupant pour les uns. Honte de s'être donnés à des tyrans pervers et mégalomanes qui les ont conduits à leur perte et les ont souillés des pires crimes pour les autres.
L'Europe partagée par un "rideau de fer" et soumise de force ou fascinée par ses vainqueurs.
L'Europe, fondatrice de la plus grande civilisation de tous les temps, reniant son passé et se battant la coulpe pour ses innombrables "crimes": croisades, colonisation, esclavage… L'Europe, qui découvrit, explora et domina le monde, désarmée, vassalisée et sommée de ne plus s'occuper des affaires du monde, de faire amende honorable et de se contenter de jouir béatement et égoïstement de la prospérité matérielle retrouvée grace à ses sauveurs.
Cette mentalité de vaincus, inculquée aux générations suivantes, perdure et s'aggrave même plus de soixante ans après. Et l'Union Européenne qui aurait pu, et du, rendre à ces peuples la fierté, le courage, l'espoir et un peu de leur grandeur perdue, n'est que petitesse, inconsistance, pusillanimité et trahison.

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